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Journée d’étude organisée par Cécile Mahiou et Benjamin Riado, Vendredi 16 Mai 2014, Université Panthéon Sorbonne, UFR 04 Arts Plastiques et Sciences de l’Art, 47, rue des Bergers, Paris. Programme.

Menace sur la réalité : la provocation expérimentale en art

Ma communication portera sur la provocation expérimentale (breaching) dans l’art. Mise au point par le sociologue Harold Garfinkel dans les années 50, cette méthode consiste à rompre une situation familière en adoptant une attitude inattendue, incertaine et ambigüe. C’est un moyen de faire jour sur l’arrière-plan structurel de la réalité sociale. Appliquée à l’art, cette pratique ouvre un champ d’analyse empirique de la perturbation. J’introduirai brièvement certaines références à l’histoire, mais surtout je parlerai d’une expérience artistique récente au cours du projet Expéditions : la fabrication d’une collection mise en forme dans un catalogue que j’ai soumise à la validation des institutions de l’art et de la culture, ou à leur rejet.

Outre le fait que cette expérience se réfère sur la forme à ce que nous a légué la critique institutionnelle, elle dévoile aussi les mécanismes de construction et de maintien de la réalité sociale et institutionnelle en faisant peser une menace sur ses règles, ses enjeux, ses hiérarchies. Si la provocation expérimentale analyse cette menace du point de vue de la méthodologie, dans quelle mesure donne-t-elle de l’intérêt à une pratique artistique tournée vers la compréhension du monde au sein duquel elle est produite ? Il y a donc autre chose à prendre et à comprendre dans l’idée de perturbation que la seule intention à provoquer d’une manière ostentatoire et spectaculaire ses contemporains. Il s’agit là d’une posture discrète qui gêne le déroulement « normal » des procédures de vie courante et offre un outil de création et d’observation stimulante (une variante de l’observation participante).